La règle des 120 secondes : le secret pour arrêter de procrastiner dès maintenant
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Pourquoi procrastinons-nous ?
Chaque jour, nous faisons face à une multitude de tâches. Certaines sont motivantes, d’autres beaucoup moins. Devant une feuille blanche, une pile de dossiers ou un écran d’ordinateur rempli d’onglets, il nous arrive souvent de repousser, encore et encore, ce que nous devrions accomplir. C’est ce phénomène universel que l’on appelle procrastination.
Contrairement à ce que l’on croit, procrastiner n’est pas une question de fainéantise. C’est un mécanisme du cerveau qui cherche à éviter la douleur (stress, peur de l’échec, surcharge cognitive) pour se réfugier vers le plaisir immédiat (scrolling sur son téléphone, regarder une vidéo, ranger son bureau).
Pourtant, Fabien Olicard, mentaliste et expert en vulgarisation cognitive, propose un outil simple et puissant pour contrer ce biais : l’amorçage des 120 secondes. Ce hack repose sur une compréhension fine de notre fonctionnement cérébral et permet de transformer notre inertie en mouvement, et notre procrastination en action.
Dans cet article, nous allons explorer en profondeur cette méthode, comprendre pourquoi elle fonctionne et surtout comment l’appliquer au quotidien pour devenir plus efficace, plus concentré et plus satisfait de soi.
1. La logique derrière l’amorçage des 120 secondes
La méthode se résume en quatre étapes simples :
- Identifier la tâche
- Trouver une petite action
- Programmer 120 secondes
- Commencer
À première vue, cela peut sembler basique. Pourtant, chacune de ces étapes correspond à un mécanisme neurologique précis.
1.1 Identifier la tâche : clarifier l’objectif
Notre cerveau déteste l’ambiguïté. Lorsqu’une tâche est floue (« travailler sur mon projet », « ranger la maison », « écrire un rapport »), elle paraît énorme et insurmontable. Le flou génère du stress, qui pousse à fuir.
👉 En nommant la tâche précisément (« ouvrir mon logiciel de traitement de texte et écrire l’introduction du rapport »), on réduit son caractère intimidant.
C’est comme allumer la lumière dans une pièce sombre : l’inconnu disparaît, et la peur avec.
1.2 Trouver une petite action : réduire la montagne en cailloux
Le cerveau adore les récompenses rapides. Or, une grande mission semble interminable. Le hack consiste à fractionner la montagne en un simple caillou.
Exemple :
- Tâche intimidante : « Faire ma déclaration d’impôts ».
- Petite action : « Ouvrir le site des impôts et entrer mes identifiants ».
En se concentrant sur une micro-action concrète et faisable immédiatement, on trompe son cerveau. On ne lui dit pas « tu dois tout faire », mais « commence juste par ça ».
Résultat : la charge mentale diminue.
1.3 Programmer 120 secondes : le déclencheur magique
C’est ici que réside le cœur de la méthode. On ne s’engage pas à réaliser la tâche entière, mais seulement à travailler dessus pendant 120 secondes (2 minutes).
Pourquoi 120 secondes ? Parce que c’est un temps suffisamment court pour ne pas déclencher la résistance du cerveau (« 2 minutes, c’est rien »), mais assez long pour lancer la machine.
Ce phénomène s’appuie sur deux leviers psychologiques puissants :
- La loi de Newton appliquée au comportement humain : un corps au repos tend à rester au repos, un corps en mouvement tend à rester en mouvement. En d’autres termes, commencer est la partie la plus difficile. Une fois lancé, l’inertie joue en notre faveur.
- L’effet Zeigarnik : notre cerveau n’aime pas les tâches inachevées. Si vous commencez une tâche, même un peu, votre esprit cherchera naturellement à la poursuivre.
1.4 Commencer : enclencher le mouvement
Une fois les 120 secondes programmées, il suffit de se lancer. La magie opère alors : très souvent, ces 2 minutes deviennent 10, puis 20, puis une heure entière.
Et même si, au bout des 120 secondes, vous décidez d’arrêter, vous aurez au moins amorcé quelque chose. Le simple fait d’avoir agi, même un peu, vous place déjà hors du cycle de la procrastination.
2. Pourquoi ce hack est scientifiquement efficace
La méthode de Fabien Olicard n’est pas une astuce sortie de nulle part. Elle repose sur des principes psychologiques et neurologiques solides.
2.1 Le cerveau reptilien et la peur de l’effort
Notre cerveau primitif cherche à économiser de l’énergie. Face à une tâche perçue comme lourde, il déclenche une alerte interne : « Danger, fatigue à venir ! ». La procrastination est donc un mécanisme de survie… mais mal adapté à notre monde moderne.
Les 120 secondes contournent cette alerte : 2 minutes ne sont pas perçues comme une menace, donc le cerveau dit « OK, allons-y ».
2.2 La dopamine, hormone de la récompense
Chaque petite victoire libère un peu de dopamine. Cette molécule du plaisir pousse à recommencer. En divisant une grosse tâche en mini-victoires (identifier → petite action → 2 minutes), on multiplie les doses de dopamine. Résultat : la motivation s’auto-alimente.
2.3 L’ancrage des habitudes
Des recherches en neurosciences montrent qu’il faut environ 21 à 66 jours pour ancrer une habitude. L’amorçage des 120 secondes devient alors une porte d’entrée vers des habitudes durables.
Commencez par 2 minutes chaque jour, et bientôt, votre cerveau associera certaines tâches à un déclenchement automatique.
3. Comment appliquer la méthode dans la vie quotidienne
3.1 Au travail
- Rédiger un rapport : ouvrir le document et écrire une phrase.
- Répondre à des emails : en traiter un seul.
- Préparer une présentation : choisir une image ou un titre.
3.2 À la maison
- Ranger une pièce : commencer par plier un vêtement.
- Faire du sport : enfiler ses baskets.
- Cuisiner : sortir les ingrédients.
3.3 Dans les études
- Réviser un chapitre : lire la première page.
- Faire un exercice : écrire la première ligne.
- Apprendre une langue : écouter une minute d’audio.
4. Les pièges à éviter
-
Confondre amorçage et accomplissement complet
Le but n’est pas de tout finir en 2 minutes, mais de démarrer. -
Vouloir être parfait dès le départ
L’amorçage vise à créer du mouvement, pas de la perfection. Autorisez-vous à être imparfait. -
Ne pas célébrer la petite victoire
Même 2 minutes valent la peine d’être félicitées.
5. Transformer les 120 secondes en superpouvoir
5.1 La boucle vertueuse
- Démarrage → petite victoire → dopamine → motivation → action prolongée.
5.2 L’analogie du moteur froid
Un moteur arrêté consomme beaucoup d’énergie pour démarrer. Mais une fois en marche, il tourne facilement. Votre cerveau fonctionne pareil.
5.3 Le pouvoir cumulatif
Deux minutes par jour, c’est peu. Mais cumulé sur un mois, cela représente plus d’une heure d’action amorcée… et souvent bien plus, car une tâche commencée continue naturellement.
6. Études de cas et exemples inspirants
- Écrire un livre : au lieu de se dire « je dois écrire 300 pages », on se dit « j’écris pendant 120 secondes ». Jour après jour, un manuscrit prend forme.
- Faire du sport : au lieu d’un programme d’1h intimidant, commencez par 2 minutes d’exercices. Souvent, vous prolongerez naturellement.
- Apprendre une compétence : coder, dessiner, jouer d’un instrument… tout commence par 2 minutes quotidiennes.
7. Intégrer le hack dans sa routine
- Choisissez chaque matin une tâche importante.
- Notez la petite action d’amorçage.
- Programmez une alarme de 2 minutes.
- Lancez-vous.
Astuce : utilisez un minuteur visuel ou une application de pomodoro.
Devenir maître de son temps grâce aux 120 secondes
Le hack des 120 secondes de Fabien Olicard n’est pas seulement une astuce contre la procrastination. C’est une philosophie : le mouvement prime sur l’inertie.
En identifiant la tâche, en la réduisant en micro-action, en programmant 120 secondes et en commençant, vous enclenchez une dynamique puissante qui transforme votre quotidien.
N’attendez pas la motivation pour agir : agissez pour créer la motivation.
🔑 Les points clés à retenir
- La procrastination est un mécanisme naturel de survie.
- L’amorçage des 120 secondes contourne cette résistance.
- Identifier, fractionner, programmer, commencer : 4 étapes simples mais redoutables.
- Deux minutes suffisent pour enclencher un cercle vertueux d’action et de satisfaction.
- Ce n’est pas la taille de la tâche qui compte, mais le courage de faire le premier pas.
💡 Exercice pratique pour vous : choisissez une tâche que vous repoussez depuis des jours. Ouvrez un minuteur. Accordez-vous 120 secondes. Et commencez. Vous verrez : ce petit hack pourrait bien transformer votre vie.